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 De DELEMONT à DELLE....
Par François-Xavier GINDRAT

Vers : Réouverture Boncourt-Delle.

Vers : Nettoyage de la gare de Delle


   Je remercie vivement François-Xavier GINDRAT , jeune étudiant Suisse, passionné par les chemins de fer, qui a écrit cet exposé et qui m'a fourni quelques photos.


La ligne CFF Delémont-Porrentruy-Delle

    D’une longueur de 40km et 36m, la ligne Delémont-Porrentruy-Delle est l’artère principale des transports publics dans la République et Canton du Jura en Suisse. En effet, tout le jeu des correspondances entre les bus et les autres lignes de chemin de fer dépend de l’horaire de cette ligne au riche passé et à l’avenir réjouissant. 

     1 - Un peu d’histoire

    Cette ligne de chemins de fer n’a pas été ouverte en une fois, vu les travaux importants que sa construction nécessita, en particulier le tronçon reliant Glovelier à Courgenay. Ainsi, après de rudes combats politiques, le Jura est désenclavé du reste de la Suisse par l’arrivée du chemin de fer. Porrentruy fut en premier relié aux chemins de fer du côté français, par l’ouverture de la ligne Porrentruy-Delle le 23 septembre 1872. Pour mémoire, Delle accueillait des trains depuis le 29 juin 1868 en provenance de la ligne PLM de Montbéliard passant par Audincourt et Morvillars.
.
   Le 15 octobre 1876, Glovelier est relié à Delémont, par la ligne qui passe par la vallée de la Sorne. Il faut attendre le 30 mars 1877 pour que la jonction soit faite entre les lignes Delle-Porrentruy et Glovelier-Delémont, après des travaux très importants (5 tunnels sous le col des Rangiers (prolongement géographique de la Chaîne du Lomont) et le fameux viaduc de St-Ursanne).
    Delémont est reliée en premier à Bâle, par la vallée de la Birse, en 1875.  Après l’ouverture en 1876 de la ligne jusqu’à Moutier seulement, c’est en 1877 que Delémont est accessible de Bienne par la voie de chemin de fer remontant la vallée de la Birse, par Court, Tavannes et Sonceboz.
     Lorsqu’en 1871 l’Alsace et la Lorraine passèrent au IIe Reich allemand, la compagnie française de l’Est perdait une grande partie de son réseau et en particulier l’accès à la ville portuaire de Bâle, qui était le principal point d’entrée en Suisse depuis la France. Il était difficile pour la Compagnie de l’Est de continuer de faire passer ses trains de Belfort à Bâle par Mulhouse, puisque cela nécessitait le passage d’une douane vers Montreux-Vieux. Ainsi, la Compagnie de l’Est étudia un nouveau tracé par l’Ajoie et le Jura.
     Après plusieurs études, ce fut le tracé par Delle qui fut accepté et qui nécessitait la construction d’une ligne nouvelle entre Belfort et Morvillars, et qui reprenait, en la doublant, la ligne PLM Morvillars-Delle. La ligne directe Est Belfort-Delle fut inaugurée le 13 août 1877. Cette construction et la nouvelle situation géographique de Porrentruy, au carrefour de trois pays, par l’annexion de l’Alsace à l’Empire allemand, fut l’origine du développement extraordinaire du trafic de transit, tant marchandises que voyageurs, sur la ligne Delle-Delémont. On passait ainsi des trois trains quotidiens en service voyageur à quatre (plus un cinquième aller-retour entre Delle et Porrentruy), sans compter les mouvements marchandises incessant, puisque la gare de Porrentruy voyait passer quelques 70 trains par jour !
    En 1913, Porrentruy (d’où le développement de plusieurs hôtels à Porrentruy : Le Simplon, L’Hôtel International, Le Terminus) est la quatrième gare de Suisse pour le tonnage marchandises (432.000 tonnes), après avoir même été au troisième rang de 1907 à 1913.
     La Compagnie de l’Est insista aussi lourdement auprès de la Confédération et du canton de Berne pour que le réseau se développe rapidement en Suisse. L’ouverture de la ligne BLS reliant Berne au Simplon (frontière italo-suisse au sud du pays) par le tunnel du Lötschberg en 1901 était de bon augure pour le développement du trafic Nord-Sud, ce qui concernait totalement notre ligne. Cependant, le tracé sinueux et à forte déclivité entre Moutier et Bienne par Sonceboz était une véritable épine dans le pied des mouvements internationaux par Delle : la Compagnie de l’Est était bien décidée d’en venir à bout. Ainsi finança-t-elle la construction de la ligne directe entre Moutier et Bienne par le fameux tunnel de Granges, d’une longueur de  8578 m (l’un des plus grand de Suisse). Cette ligne, ouverte le 1er octobre 1915, est propriété du BLS (Bern-Lötschberg-Simplon Bahn) mais a toujours été exploitée par les CFF. De plus, elle reliait plus rapidement le trafic en provenance de France à Bienne,
 
Berne et l’Italie.
     A côté de la ligne principale Delle-Delémont s’embranchent trois lignes, dont deux antennes. A Glovelier, une ligne à voie métrique
des CJ (Chemins de Fer du Jura) rejoint La Chaux-de-Fonds et Tavannes par Saignelégier et les Franches-Montagnes (de l’autre côté du Doubs que le Plateau de Maîche). Elle fut ouverte en plusieurs étapes : La Chaux-de-Fonds-Saignelégier en 1892 et Glovelier-Saignelégier en 1904
(en 1er lieu à voie normale, transformée en voie métrique en 1953).
    A Porrentruy, en 1901 fut ouverte une ligne régionale à voie normale reliant Bonfol par Alle et Vendlincourt. En 1910, cette antenne fut prolongée sur sol alors allemand en direction de Pfetterhouse et Dannemarie (sur la ligne SNCF Belfort-Mulhouse). La ligne sur sa portion alsacienne comportait un trafic assez dense, surtout militaire. Avec le retour de l’Alsace-Lorraine en France en 1918, le trafic s’estompa énormément en France. Le trafic voyageur disparut entre Bonfol et Pfetterhouse en 1940, puis entre Pfetterhouse et Dannemarie en 1969 (voyageurs et marchandises).
     C’est pourtant pendant la 2e Guerre Mondiale que la ligne fut exploitée au maximum. En 1942, une coulée de boue fit céder la voûte du tunnel du Mont-Terri entre St-Ursanne et Courgenay et obstrua le tunnel pendant de longs mois. L’Ajoie était coupée de tout accès ferroviaire avec la Suisse et les deux points frontières de Boncourt et Bonfol fermés par l’occupant. La Suisse réussit néanmoins à négocier le passage de lourds trains de marchandises, pour ravitailler l’Ajoie, entre Bâle et Porrentruy, via Mulhouse, Pfetterhouse et Bonfol. Parallèlement les CFF acheminèrent sur trucks routiers deux locomotives de manœuvre à vapeur par le col enneigé des Rangiers, car la caténaire avait aussi été rompue par l’éboulement, mettant ainsi hors tension le tracé de Courgenay à Boncourt.Ainsi, la gare de Bonfol voyait arriver de lourdes locomotives allemandes T20 (http://elsassbahn.free.fr/bonfol.jpg).
     Mentionnons aussi la ligne Courtemaîche-Bure, embranchement militaire permettant à de lourds convois de l’armée de transporter à la caserne de Bure des trains de chars d’assaut. Elle fut ouverte, directement électrifiée, en 1968. Son tracé sinueux, de moins de 5km, au profil géographique difficile (déclivité, un tunnel, un viaduc), nécessite de scinder les trains en deux voire trois, en gare de Courtemaîche, avant de les monter à Bure.
(http://www.photos-trains.ch/photos/galleries/Suisse/CFF/locomotives/electrique/Re_4_4_II/CFF_Re_4_4_II_11329_Bure_2.jpg)
    Pour terminer cette note historique, évoquons l’électrification. La ligne Delle-Delémont fut mise sous tension (15kV 16,7Hz) en mai 1933. Delémont-Granges-Bienne le fut en 1928 déjà, Delémont-Bâle en 1931. Moutier-Sonceboz le fut en 1937 seulement. Porrentruy-Bonfol fut électrifié en 1952, et Glovelier-La Chaux-de-Fonds l’année suivante (cette dernière ligne métrique est électrifiée en 1.500 V continu).

      2 - Les localités traversés

     Au contraire du parcours français, toutes les localités traversées possèdent une gare pour les trafics marchandise et voyageur, sauf quelques exceptions.
      Delémont possède une gare orientée Ouest-Est, puisque le trafic à l’époque de la construction se faisait de/pour Delle en direction de Bienne
et Bâle (Alsace allemande) ; il n’y avait peu de trafic Nord-Sud Bâle-Bienne.
     Les installations de la gare de Delémont sont vastes aujourd’hui encore. Il y a 5 voies à quais pour le trafic voyageur et pas loin de 10 voies pour le triage et les marchandises. A la sortie Est de la gare, l’on peut voir l’ancien dépôt, composé d’une longue remise à 4 voies et surtout, les deux plaques tournantes et la rotonde, rénovée totalement il y a 10 ans et abritant plusieurs locomotives à vapeur et autres wagons historiques, ouverts au publics tous les deux à trois ans, lors d’un week-end de démonstration vapeur.(http://www.juravapeur.ch/) Le trafic marchandise est assez faible maintenant :       
    
Il y a néanmoins du bois, des wagons citernes de la Régie Fédérale des Alcools (embranchement particulier à la sortie Ouest), des betteraves,
la Poste et quelques wagons divers. Il y a deux allers-retours de/pour Bâle, trois aller-retour de/pour Bienne, un aller-retour de/pour Glovelier et deux aller-retour de/pour Porrentruy.
    Le premier village est Courtételle. Sa gare est devenue une simple halte après le démontage en 1997 de la voie de croisement et de la voie marchandise. L’ancienne halle marchandise a été démontée durant ces dernières semaines.
    Nous arrivons ensuite à Courfaivre. La gare est totalement décentrée du village, mais est proche de l’ancien fleuron suisse des motos et des vélos, l’usine Condor. Son embranchement particulier ainsi que celui d’une scierie, et aussi la voie marchandise ont disparu ces dernières années ;
 il ne reste aujourd’hui que la voie de croisement, dont les deux aiguilles ont été changées en 2006, permettant ainsi aux deux rames régionales S3 Porrentruy-Bâle-Olten et retour d’entrer en gare à 60Km
/h, lors du croisement horaire à la minute 30(cadence horaire et précision suisses obligent !).
    La gare de Bassecourt a connu le même sort que celle de Courtételle en 1999. Avant la gare de Bassecourt, n’oublions pas l’embranchement reliant le transformateur électrique de la ligne haute tension venant directement des barrages valaisans.
    Nous arrivons ensuite à Glovelier, gare de correspondances avec les trains et les bus CJ pour les Franches-Montagnes. Les installations sont assez grandes, mais ont été meurtries par les transformations, annoncée comme améliorations par les CFF, en 2005. Une voie a quai a disparu de même que quelques voies de garages, sans oublier non plus les voies marchandises construites pour l’évacuation des déblais des tunnels autoroutiers de l’A16, qui auraient pu servir pour une grande gare bois… le trafic est assez important en gare de Glovelier, en témoignent l’aller-retour de/pour Delémont et le la locomotive de manœuvre mixte (diesel et électricité) présente continuellement en gare : bois, traverses de chemins de fer (embranchement de la scierie Rötlisberger, construisant les traverses en bois pour toutes les lignes de Suisse !) et aussi les bennes à ordures, de tout le canton du Jura, chargées sur un train métrique CJ pour l’usine d’incinération à la Chaux-de-Fonds, via Saignelégier.
   L’été, un train touristique à vapeur emprunte le tracé des CJ à destination des Franches-Montagnes, pour le grand plaisir de nombreux touristes et autres passionnés.
   Après les trois tunnels sous le Mont-Russelin et la traversée du fameux viaduc à proximité du Doubs, nous voici en gare de St-Ursanne. Elle incarne vraiment une gare morte : le buffet a été démoli par les CFF en 2005 durant les travaux de quais, le trafic bois n’existe plus, ni celui des anciennes usines de chaux. Ainsi, deux voies de garage ont disparu, ainsi que la caténaire sur la voie devant la halle marchandise. Heureusement, les deux voies de croisement existent toujours et servent notamment au croisement entre un Régional S3 et un marchandise ou entre deux trains régionaux lors de retards (très rares rassurez-vous !).
    Après les deux tunnels sous le Mont-Terri, nous voici arrivés dans ce que l’on nomme ici « la Perle du Jura » : l’Ajoie. La première gare est celle de Courgenay. Elle comporte une voie de croisement servant pour les croisements horaires des RE Delle-Delémont-Bienne à la minute 00.
La voie marchandise servaient jusqu’il y a peu au bois, mais elle est menacée. L’embranchement Gefco est utilisé pour le chargement de voitures sur wagons.
    Après avoir franchi l’autoroute A16 sur le viaduc du Noir-Bois, la voie CFF est très récente et date d’une quinzaine d’années. Auparavant elle se trouvait quelques 10 mètres plus au Sud, là où est précisément l’autoroute. La ligne CJ de Bonfol rejoint parallèlement notre voie et c’est en fausse double voie que nous entrons en gare de Porrentruy. La gare a subi de grands travaux l’an dernier : la construction d’un second quai central voyageur, avec passage sous voies le reliant au premier quai. La gare a donc trois voies à quai. Une quatrième voie longe la halle et le quai de marchandises. Le bâtiment voyageur, comportant aussi un buffet et un kiosque, est grandiose et témoigne du riche passé ferroviaire de la cité bruntrutaine. A côté de la gare, il y a l’ancien bâtiment des douanes suisses (Delle n’est gare internationale que depuis 1967) qui abrite plusieurs commerces. A l’Est de la gare se trouve un petit triage en cul-de-sac. De nombreux wagons y sont stockés, notamment des wagons pour chars d’assaut, des wagons pour céréales, pour bois, des tombereaux et divers fourgons. Il y a aussi un embranchement d’un centre agricole. La gare de Porrentruy expédie aussi du bois et des céréales. Elle trie aussi les wagons provenant de la ligne CJ : bois (Alle, Vendlincourt, Bonfol), céréales (Alle), ballast (Bonfol) et de la ligne CFF de Boncourt : bois (Boncourt), trafic militaire (Courtemaîche et Bure). A la sortie de la gare au Nord se dresse l’ancienne remise à deux voies, desservie par une plaque tournante, manoeuvrable à bras.
    Après un court tunnel, nous traversons la petite halte de Courchavon puis nous entrons en gare de Courtemaîche, qui comporte 4 voies, dont deux pour le trafic militaire de Bure. La voie marchandise n’est plus raccordée, mais la voie de croisement pour la ligne de Delle subsiste toujours. Quittant la gare au Nord, nous longeons un moment la ligne qui monte à la caserne du Bure, avant de traverser la très petite halte de Grandgourt, puis celle de Buix, avant d’arriver en gare de Boncourt.
     La gare frontalière de Boncourt possède trois voies. La première devant le bâtiment voyageur et la halle sert au trafic marchandises.
Elle mène du côté Sud jusqu’à un embranchement particulier de l’usine de cigarettes, et du côté Nord au quai bois, largement utilisé. Les deux autres voies, séparés par un quai voyageur central, sont accessibles par passage sous voies. Outre le bois, la gare de Boncourt expédie aussi des cigarettes. Auparavant elle recevait aussi des produits chimiques.
    Quittant la gare de Boncourt au nord, nous arrivons en gare momentanément terminus (nous l’espérons !) de la ligne : la gare de Delle.
Des installations immenses pour les voyageurs et les marchandises, ne restent, outre des photos, des souvenirs et des regrets, qu’une bien seule voie à quai, se terminant par un butoir, surmonté d’un feu rouge. Le quai a été refait, et les murs de la gare repeints, ce qui donne un air assez accueillant à la gare, malgré l’absence de personnel.
Seuls douze des RE (Bienne-)Delémont-Boncourt sont prolongés jusqu’à Delle (6 les week-ends),
aucun mouvement marchandise ne franchit la frontière, puisque l’entier des installations de Delle est démonté.
    Avec l’arrivée du TGV Rhin-Rhône en 2011 dans l’Aire Urbaine de Belfort-Montbéliard et la saturation de la gare de Bâle, de grands espoirs sont formulés pour rouvrir totalement et aux trafics voyageur et marchandise la ligne entre Delle, Morvillars et Belfort. Ainsi, peut-être, de nouvelles voies garniront à nouveau la friche de la gare de Delle et de nombreux wagons les occuperont !

   3 - L’exploitation de la ligne

     L’entier de la ligne CFF entre Delle et Delémont est électrifié. Bien évidemment certaines voies de garages ne le sont pas..
Sur les quatorze gares de la ligne, huit peuvent permettre des croisements de trains et 7 accueillent aussi un point de chargement marchandise.
    En trafic voyageur la ligne voit passer chaque jour 28 allers-retours RE Delémont-Porrentruy-Boncourt. 16 allers-retours sont prolongés
de Delémont à Bienne et 12 de Boncourt à Delle (6 le week-end). Il s’agit de relations semi directes, s’arrêtant uniquement à Granges-Nord, Moutier, Delémont, Courgenay (croisement), Porrentruy, puis tous les arrêts jusqu’à Delle. Ces trains sont assumés par trains navettes NTN Colibri.
A côté de cette offre circulent 40 allers-retours régionaux  S3 (ligne 3 du RER bâlois) Olten-Basel-Laufen-Delémont-Porrentruy.
Ces trains sont assumés par les nouvelles rames automotrices Flirt.
Mentionnons aussi un quinzaine d’allers-retours Porrentruy-Bonfol (CJ) et une dizaine de circulation CJ Glovelier-Saignelégier-La Chaux-de-Fonds et retour (il y a d’avantage de trains Saignelégier-La Chaux-de-Fonds) complétés par des bus pour Saignelégier (la ligne Glovelier-Saignlégier passant en dehors des villages, à cause du profil difficile… les bus sont plus flexibles…).
   La signalisation est de type lumineuse et fonctionne en block. Chaque gare comporte dans chaque sens en signal d’entrée et un de sortie.
Les CFF sont en train d’automatiser l’ensemble du réseau suisse, ce qui se caractérise le plus visiblement dans nos gares, par la disparition des agents de circulation, des chefs de gare et des guichets.
   La ligne CFF Delle-Delémont n’échappe pas à ce processus. De Delémont (compris) à Glovelier (non compris), la ligne est entièrement automatisée et pilotée par informatique. Ainsi, les deux postes d’aiguillages de Delémont sont hors service depuis 2004 et la gestion de la gare peut être assumée depuis Bienne. Les guichets subsistent. Par contre, les gares de Courtételle, Courfaivre et Bassecourt ont vu leur guichet fermé successivement dès 1994, lorsque leur chef de gare a été muté suite à l’automatisation de la gare (voies de croisement démontée pour la 1ère et la dernière, et commandée depuis Delémont pour la 2e).
    Pour quelques années encore, il y a du personnel en gare de Glovelier pour gérer le trafic, les croisements et les manœuvres, donc le guichet voyageur est encore ouvert. C’est le même cas à St-Ursanne et à Courgenay. Mais il est prévu de fermer les guichets lorsque l’automatisation sera opérationnelle et d’installer de vulgaires automates à billets (que les personnes âgées et les touristes étrangers apprécient beaucoup !)
    A Porrentruy, le poste directeur et les agents de circulations disparaîtront eux aussi, mais il est décidé que le guichet et l’agence de voyages demeureront en gare.
    La ligne entre Delle et Porrentruy n’est pas automatisée à proprement parler : pourtant le personnel a bel et bien disparu des deux gares de Courtemaîche et Boncourt il y a quelques années. Elle est gérée en « exploitation simplifiée », ce qui signifie que le parcours est actionné par l’enchaînement des signaux block depuis la gare de Porrentruy. Par contre, il n’est pas possible de gérer depuis Porrentruy des croisements de trains ou de manœuvres dans les deux gares de Courtemaîche et Boncourt : quand cela doit ce faire, un agent de circulation doit obligatoirement se rendre sur place et travailler sur le poste d’enclenchement local. Avec l’automatisation annoncée tout cela se fera à distance, de Delle à Delémont, dans un bureau… à Bienne ! On n’arrête pas le progrès, mais la magie et la sympathie du chef de gare donnant l’ordre de départ à la palette (Porrentruy est l’une des dernières gares CFF où cela se fait encore…) en prennent un sérieux coup !
    J’espère que ma description de la ligne CFF Delémont-Porrentruy-Delle vous donnera, Chers Amis Ferrophiles, l’envie de la découvrir, de la parcourir et de l’apprécier ! Espérons que le travail de longue haleine pour le projet, le maintien et l’amélioration de cette ligne n’a pas été vain durant toutes ces années et que la vocation internationale fâcheusement interrompue en 1992 (voyageur) et 1993 (marchandise) reprendra de plus belle, pour l’intérêt et l’amitié des populations des deux côtés de la frontière ! Puissent aussi les politiques français s’intéresser à cette ligne et à ses chiffres prometteurs, et ainsi remarquer qu’il serait tout à fait possible de faire une ligne TER tout à fait rentable, rapide et utile entre Delle et Belfort, d’autant plus que les localités de ce côté-là de la frontières sont plus importantes qu’en Suisse.

    4 - Bibliographie

 - Amman, Christian, Dubail, André, Porrentruy-Bonfol-Alsace, Les  Éditions du Cabri, 1983 ;
 - von KAENEL, Jean, 1884-1984, 100 ans des Chemins de Fer du Jura, Chemins de Fer du Jura, Tavannes, 1984 ;
 - MARTI, Franz, TRUEB, Walter, Bahnen im Jura, Orell Fuessli Verlag, Zürich, 1971;
 - Meillasson, Sylvain, Canton du Jura : la dynamique ferroviaire, in : Rail Passion, n° 108, Éditions La Vie du Rail, octobre 2006,
   pp. 28-30 ;
 - RÉRAT, Marcel, Une centenaire : La ligne CFF Delémont-Delle 1877-1977, Éditions Jurassiennes, Porrentruy, 1977 ;
 - RÉRAT, Marcel, Les Chemins de fer jurassiens, La Bonne Presse, Porrentruy, 1978 ;
 - WAEGLI, Hans-G., Réseau ferré suisse, Secrétariat général CFF, Berne, 1980.

 François-Xavier Gindrat  
      

La gare de Delèmont en 1900......

Et le 19 février 2007.

19 février 2007,  gare de Delémont : Une rame "Flirt" arrive de Porrentruy et un "Intercity"  pour Bâle.

19 février 2007, 10 heures 42 : Départ pour Porrentruy et Delle avec une rame "Colibri"

19 février 2007 : Le faisceau marchandises et une Ae 6/6 qui attend son train.

17 Août 2007,  gare de Courtételle : Arrivée de Delémont et Départ pour Porrentruy d'une rame "Flirt"

17 Août 2007,  gare de Courfaivre : Arrivée de Delle et départ pour Delémont d'une rame "Colibri".

17 Août 2007,  gare de Bassecourt : Arrivée de Delémont et départ pour Boncourt  d'une rame "Colibri".

17 Août 2007,  gare de Glovelier : En provenance de Porrentruy, deux rames "Flirt" jumelées.

17 Août 2007, gare de Glovelier et devant le BV, une automotrice à voie métrique des CJ assure la correspondance pour  La Chaux-de-Fonds.

17 Août 2007 : Sur le viaduc de St-Ursanne et passage sans arrêt  d'une rame "Colibri" en provenance de Bienne et à destination de Delle.

17 Août 2007,  gare de St-Ursanne : Arrivée d'une rame "Flirt" en provenance de Bâle.

17 Août 2007,  gare de St-Ursanne : Rame "Flirt" en provenance de Porrentruy et à destination de Bâle.

17 Août 2007,  gare de Courgenay : Cette rame "Colibri" en provenance de Delle va attendre (pas longtemps)  pour croiser son homologue en provenance de Delémont

La gare de Porrentruy en 1900 et en 2006.

20 janvier 2007,  gare de Porrentruy : Rames "Flirt" et "Colibri" encadrant une automotrice des CJ (chemins de fer du Jura)  et ............. Départ vers Olten

26 novembre 2006, gare de Porrentruy : arrivée et départ pour Boncourt de rames "Colibri".

26 novembre 2006, gare de Porrentruy : Départ pour Bonfol d'une automotrice des CJ

4 février 2007, gare de Porrentruy : Un trafic marchandises très divertifié.

3 octobre 2007, gare de Courchavon : Une rame "Colibri" en provenance de Delle et à destination de Bienne.

3 octobre 2007, gare de Courtemaiche : Une rame "Colibri" en provenance de Delle et à destination de Bienne.

2006 : Halte de Grandgourt

3 octobre 2007, gare de Buix : Une rame "Colibri" en provenance de Delle et à destination de Bienne.

Octobre 2006, gare de Boncourt : Terminus de la ligne jusqu'au 10/12/2006. Ae4/4 avec une rame réversible.

4 octobre 2007, gare de Delle : Arrivée d'une rame "Colibri" en provenance de Bienne.

4 octobre 2007 : Au delà du heurtoir, direction Belfort. (A l'horizon 2011.......)

Retour sur Porrentruy.

4 octobre 2007, le conducteur a changé de bout et départ pour Bienne.


Ci Dessous, le profil de la ligne Delèmont-Delle

Photos de François-Xavier GINDRAT et Daniel MAILLOT.